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Par Lyse Ewono
En cette année 2022, la pêche et l’aquaculture artisanale seront à l’honneur et au centre des préoccupations internationales. La pêche, y compris l’aquaculture, apporte une contribution fondamentale à l’emploi, aux loisirs, au commerce et au bien-être économique des populations du monde entier, qu’il s’agisse des générations présentes ou futures et devrait par conséquent être conduite de manière responsable, à savoir: définir les principes et normes internationales de comportement, garantir les pratiques responsables, la gestion et le développement des ressources bio aquatiques, le respect des écosystèmes et de la biodiversité. L’activité de la pêche artisanale au Congo est pratiquée par tous les acteurs de sous-secteur et aquaculture définie suivant les pôles ou centre d’intérêts suivant: pêche maritime artisanale, pêche continentale, pisciculture et aquaculture, transformation et valorisation, matériel, engins de pêche et intrants.
Le secteur de la pêche artisanale et de l’aquaculture au Congo est potentiellement porteur et vecteur de la croissance et de l’emploi. Le pays possède en effet, un réseau d’étendue d’eau pour la pratique de la pêche artisanale dont une façade maritime de 170 km sur l’Atlantique baie de Loango, embouchure du fleuve kouilou, le fleuve Djoué, rade de Conkouati, un large bassin navigable sur la rive droite du fleuve Congo, des grandes rivières, lacs, rivières etc. Étant donné l’importance de ce secteur, un centre d’appui à la pêche artisanale a été construit suite à la coopération CONGO-JAPON, eu égard à la demande du Congo sollicitant l’appui du Japon dans ce secteur. Ce centre vise à améliorer la chaîne de valeur des produits halieutiques, les conditions de vie et de travail des pêcheurs artisans en augmentant leur plus-value par l’offre des services de qualité, afin de fournir aux populations du poisson bien traité et sain. Au Congo, il y a une loi qui régit la pêche de manière générale, portant organisation de la pêche maritime. A cela, il existe 4 types de pêche dont: la pêche industrielle, la pêche artisanale professionnelle, la pêche sportive, la pêche scientifique (recherche).
Pêche artisanale
La pêche artisanale est repartie dans une zone appelée ZONE DE REPRODUCTION, située entre 0-6 milles ou 6 milles marins, ce qui équivaut à peu près à 12kms. Il y a quelques types de pirogues en pêche artisanale maritime, surtout dans le kouilou, le vili et le Popo. Le vili, pirogue en bois fabriqué et utilisé par les populations du kouilou, riverains des bords de l’atlantique et ses environs. Le popo, pirogue en bois fabriqué et utilisé par la population originaire du Benin, installé depuis des lustres en terre congolaise et exerçant le métier de pêcheur (à l’image de leurs ancêtres Béninois, eux même pêcheurs). Les engins utilisés en pêche artisanale sont: le filet maillant dérivant en surface, le filet maillant de fond, le filet à requin, palangre et seine tournante.
Pêche continentale
Il y a aussi la pêche continentale, qui est pratiquée dans les autres zones géographiques avec des moyens plus rudimentaires et traditionnels tels que: la nasse, les filets, l’assèchement des cours d’eau et autres. La différence entre la pêche maritime artisanale et la pêche continentale, c’est que la pêche maritime se pratique dans la mer et l’océan, tandis que la pêche continentale est celle qui est pratiquée dans les fleuves, rivières, lacs, les lagunes, les ruisseaux: au kouilou à Pointe Noire (sud ouest) dans le fleuve NOUMBI la Louémé le lac Nanga, au sud à Brazzaville le fleuve Congo le fleuve Djoué la Loufoulakari, dans les plateaux la Léfini, au centre (cuvette), l’Alima, et biens d’autres.
Aquaculture et pisciculture
La différence entre les deux pratiques, est que l’Aquaculture est un élevage des poissons et
des végétaux (produits halieutiques), tandis que la pisciculture est un élevage des poissons. A ce sujet, Il n’existe pas encore des chiffres sur la quantité de poissons élevés par an. Mais les études sont en cours pour élaborer une étude dans ce sens.
Pêche
Les espèces de poissons les plus prélevés sont selon les saisons au Congo (saison sèche et
saison des pluies). En saison sèche on prélève: sardinelle, ceinture, carange, seiche et pieuvre. En saison des pluies on prélève: bar, capitaine, dorade, crevettes, gambas et langoustes. Il existe d’autres types de pêche de poissons tels que la sardinelle, le requin, le volant, le demersseaux) qui peuvent être prélevés hors saison. La collecte des pêches est faite par les pêcheurs maritimes artisans, les pêcheurs continentaux artisans, les pisciculteurs, les populations riveraines, les transformateurs et vendeurs de poissons fumés et de poissons salés, et autres populations riveraines (acteurs de pêche, indépendants, les ménages, commerçants.
Transformations
Les poissons sont susceptibles d’être transformés soit en poisson salé ou fumés.
Vente
Les poissons sont vendus en priorité auprès des commerçants directs. La surproduction est
ensuite vendue aux autres commerçants intermédiaires, qui vendent à leur tour aux mareyeurs qui sont des vendeurs au marché. La sardinelle est plus vendue aux transformateurs.
Opportunités
Avec la création du centre d’appui CONGO-JAPON, la pêche artisanale est de plus en plus
visible. Intéressement des partenaires financiers.
Perspectives
1. Créer un cadre de concertation entre acteurs de la pêche artisanale et l’administration
de la pêche
2. Créer une plateforme des acteurs de la pêche
3. Rechercher des financements afin de renforcer les capacités des pêcheurs artisans
4. Veiller à la protection de la ressource
5. Créer un lendemain meilleur pour les pêcheurs artisans
Présence du centre d'appui
Permet aux pêcheurs de s’abriter en cas de pluie
Facilite dans la conservation du poisson
Ravitaillement du carburant sur place pour les pirogues ou canots à moteur
Vente de glace
Réduit le coup de transport pour les pêcheurs dans l’achat de glace à l’extérieur
Sécurité pour les pêcheurs
Un espace de réunion qui facilite les rencontres entre les pêcheurs et les autres (population, riverains et autres…)
Ecaillage
Vente des poissons et d’eau traitée
Table de ventes appropriées
Toilettes modernes
Parking
Service de la pêche maritime artisanale
Grâce à la présence du centre d’appui de la pêche artisanale au Congo, le contrôle des
pêcheurs et l’identification des pirogues sont facilités, ce qui atteste que le poisson vendu est de bonne qualité. Avec les différents services que le centre offre aux acteurs de la pêche
artisanale, le poisson vendu est frais et sain. Le poisson provenant du débarquement doit être lavé avant d’être mis sur les tables de vente, ensuite le service QUALITE passe pour prélever la température des poissons puis les catégoriser avant qu’ils ne soient plongés dans l’eau glacée permettant ainsi d’arrêter la progression des microbes.
Les poissons sont étalés sur des tables avec de la glace après s’être rassurer de l’état de propreté des tables. Il est interdit d’étaler ou de vendre le poisson à même le sol. Il y a une différence entre le poisson congelé et le poisson mis sous glace; Une chambre isotherme est
prévue pour la conservation du poisson, préalablement nettoyé. Une quantité de glace y est
versé avant la chambre isotherme pour la conservation de la chaîne de fraîcheur.
Service des statistiques
Le service de statistiques intervient au débarquement, pour la collecte des données de pêche auprès des pêcheurs de manière aisée depuis l’existence du centre. Ces statistiques ont un très grand rôle en ce qu’elles permettent une bonne maîtrise des quantités des espèces de poissons pêchés et, ceci pour une bonne gestion durable. Un service de la qualité, de la sécurité et de la valorisation est mis en place, il a pour but de contrôler la qualité des produits de la pêche et de l’aquaculture, ainsi que leurs dérivées (farine de poissons), s’assurer de l’état de salubrité des lieux de vente, de stockage et de conservation des produits de la pêche et de l’aquaculture, promouvoir les règles d’hygiène et de bonnes pratiques à tous les niveaux où le poisson est manipulé.
Les pêcheurs artisans sont confrontés à certaines difficultés dues aux coût élevé du matériel et des équipements de sécurité, mauvaise condition de travail et d’organisation des pêcheurs, condition de conservation des poissons dans les pirogues, et manque de formation qualifiante.
L’activité de pêche connaît certaines menaces consécutives à la superposition des usages en mer, au fait que la pêche industrielle qui rentre dans la zone destinée à la pêche artisanale et que la zone de pêche devient de plus en plus restreinte à cause des installations pétrolières, au prix exorbitant des intrants de pêche, à l’absence de quai ( ce qui empêche des accostages sur place pour mieux faire vivre le marché), à l’étroitesse de l’espace destiné à l’accostage de toutes les pirogues, au manque de moyens financiers pour atteindre les objectifs fixés afin de soutenir et améliorer les conditions, et à la difficultés d’avoir des partenaires financiers pour le soutien de l’activité.
Administration congolaise de la pêche
Police – environnement- douane- commerce
Sensibilisation
Patrouille maritime et terrestre (pêche en zone interdite, utilisation des engins non conformes, capture des poissons de taille non marchande, absence de licence de pêche et de journaux de pêche, immatriculations des navires voilés et pirogues…)
Répression des fraudes (infractions constatées et verbalisées)
Brigade de recherche des infractions
Brutalité sur les agents de la pêche en mission de patrouille en mer, etc…
Import / Export
Les espèces qu’importe le Congo sont: chinchard, tilapia, clarins, pingasus ( malangua en
dialecte congolais), poisson salé (thon). Les produits de pêche que le Congo exporte sont: farine et huile de poisson, crevettes, ceinture, huile de poissons.
Les espèces en diminution sont: disques, dorades grises, bureau, carangues, pieuvres.
L’État congolais garant de son patrimoine maritime a pour rôle de défendre les intérêts des
pêcheurs et des communautés de pêche, d’améliorer la connaissance sur la technique de pêche, régler les conflits des pêcheurs en haute mer, de faciliter le travail de l’administration de pêche, d’encourager par des incitatifs tant financiers que fiscaux, d’encourager l’esprit associatif, de veiller au développement durable de la pêche artisanale.
Source : Direction Interdépartemental de la pêche à Pointe-Noire et au Kouilou (Congo-Brazzaville)
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